7 mars 2016

Malgré des soins permanents,

elle n'a pas survécu.
Pourtant, j'avais grand espoir. Au bout de quelques longues heures d'attente désespérée, enchaînant les allers-retours entre le bureau et le salon au lieu de travailler,  la belle a commencé à se redresser. J'ai remercié le ciel, les oiseaux, et ma mère, puis dansé de joie : j'étais une horticultrice née.
Au bout de quelques jours, quelques racines avaient même émergé. Elle revenait de loin (de douloureux souvenirs de jus de feuilles sur fond de chéquier continuaient à la hanter). Mais le plus dur était derrière elle, quelques nouvelles feuilles achevaient même de m'assurer qu'elle allait s'en sortir. J'étais fière de moi, répétant à qui voulait l'entendre que c'était ma destinée, que l'on pouvait me confier les plantes en détresse sans souci, je les remettrai sur pied à coup sûr. Bref, je fanfaronnais.
Je ne comprends pas, quand est ce que ça a basculé ?
Je pense que l'opération fatale a été la transplantation : le passage de l'eau à la terre est toujours un moment délicat, que seuls quelques professionnels aguerris peuvent surmonter.

Le dépérissement a eu au moins le mérite d'être rapide.

Voilà, j'ai échoué. Il n'y a plus qu'à repartir à l'aventure vers le Jardin des Plantes extraordinaire, traverser le labyrinthe de pelouses sacrées, braver l'armée des gardiens féroces, et cueillir à nouveau la tige de l'ipomée interdite.
Une sacrée quête, je ne vais pas m'ennuyer.