17 mai 2015

J'ai enfin pu trouver un petit cinéma parisien

comme j'en rêvais.
Nous avons traversé Montmartre sous la pluie main dans la main en pressant un peu le pied.
J'ai mangé chinois sur les grandes marches avant d'entrer.
Le bonhomme prostré dans sa petite guérite en bois a marmonné en nous tendant les billets.
J'ai écarté des mains le lourd rideau du hall d'arrivée.
Les icônes des vieilles affiches de cinéma nous ont regardés passer.
Le concierge râlait tout seul en passant le balai.
La poussière volait sous les tapis en se mêlant aux confettis du passé.
La vieille porte en bois a grincé en nous laissant entrer.
Deux sièges rouges placés bien au centre nous attendaient.

Et quand les lumières se sont éteintes, que les grands voilages rouges se sont écartés pour dévoiler l'écran, et que les premiers sons ont retenti dans la pièce au plafond étoilé, il m'a presque semblé entendre dans mon dos le rire mutin d'Amélie Poulain.

7 mai 2015

Le vieux parquet parisien grince sous le poids

de l'amour.
Mon guéridon qui tremblote a accueilli une photo d'une famille qui ne partage pas mes traits.
Mon fauteuil qui roule croule sous des vêtements qui ne sont pas les miens.
Mon tourne-disque qui sautille danse au son de vinyles dont je ne connais pas encore les airs.
Mes livres qui jaunissent rajeunissent au côté de livres sur l'art et sur la culture geek.

Et le chevalet a enfin servi : on peint à deux une toile qui nous ressemble.
Louloute, la chienne, est ravie.